1 Dans le port de Saïgon Il est une jonque chinoise Mystérieuse et sournoise Dont nul ne connaît le nom. |
2 Et le soir dans l'entrepont, Quand la nuit se fait complice, Les européens se glissent, Cherchant des coussins profonds. |
Opium, poison
de rêve, Fumée, qui monte au ciel C'est toi qui nous élève Aux paradis artificiels. Je vois le doux visage, les yeux de mon aimée. Parfois, j'ai son image Dans un nuage de fumée. |
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3 Et le soir au port falot, Les lanternes qui se voilent, Semblent de petites étoiles Qui scintillent tour à tour. |
4 Et parfois dans leur extase, Au gré de la fumée grise, Le fumeur se représente Ses plus beaux rêves d'amour. |
5 Puisqu'on dit que le bonheur, N'existe pas sur la Terre, Puisse l'aile de nos chimères Un jour nous porter ailleurs. |
6 Au paradis enchanteur Plein de merveilleux mensonges, Où dans l'ivresse de mes songes, J'ai laissé prendre mon coeur. |